Et notre projet ?

Un petit point sur notre projet semble le bienvenu après presque 1 mois passé en Equateur !

En toute honnêté, nous sommes quelques peu perdues. La réalité à Sierra Flor est bien loin de ce que nous avions imaginé. Il semblerait que Miguel (le directeur) est " omis " quelques détails dans sa présentation !

En quelques mots, le public, les locaux, les projets ne sont pas ceux auxquels nous nous attendions. Sierra Flor est une école allant de la garderie au baccalauréat  y accueillant une centaine d'enfants. Ces derniers sont pour la plupart issus de milieux aisés (et non des familles travaillant à l'exploitation de roses). Nous ne retrouvons pas les programmes de santé, de nutrition, de bien être, d'accès aux soins décrits comme les points d'ancrages du fonctionnement de l'école. Des dispositions ont été mises en place mais, aujourd'hui, aucun projet n'est en soit en cours de développement pour améliorer ces conditions. Nous ne retrouvons pas l'idée de projet individualisé pour les enfants, de travail avec les familles, de mise en place de projets " innovants ". 

Concernant le centre communautaire, ce dispositif n'existe pas au sein de l'association ce qui met à mal le volet " rencontres sportives " de notre projet ! Il nous est également apparu que l'école dispose  d'un professeur d'art, d'un professeur de musique et d'un professeur de sport; nous ne comprenons donc pas le besoin formulé par le directeur en matière de besoins en activités culturelles. Concernant notre projet artistique " à la manière de .. ", il nous est demandé de l'intégrer au sein des programmes scolaires des classes de 3ème et de lycée, une adaptation qui va nous être difficile après avoir travaillé pendant plusieurs mois sur un projet destiné au 6 - 10 ans. 

Nous ne remettons pas en cause l'accueil qui nous a été fait, la gentillesse de l'équipe sur place, les échanges avec les enseignants / les élèves, leur volonté de nous faire une place au sein de leur classe. Cependant, nous sommes déroutées par les attentes du directeur envers nous; nous n'avons jamais échangé avec lui quant à la possibilité pour nous de donner des cours de français car nous n'avons pas les compétences des enseignants. Nous nous questionnons quant à la volonté de Miguel d'accueillir des volontaires afin de pouvoir tirer profit de la gratuité de notre travail.

De ce fait, à l'heure actuelle, nous nous retrouvons en pleine réflexion quant à notre présence au sein de l'association. En effet, nous ne percevons pas beaucoup d'intérêt en terme d'expérience professionnelle d'y passer 6 mois; nos missions étant très éloignées de notre métier d'éducatrice spécialisée et de celles qui nous ont motivées à partir ! Vous devez vous en douter, nous sommes très déçues de cette réalité après nous être investies pendant des mois pour la réalisation de ce projet !

Nous vous tiendrons au courant de notre réflexion dans les semaines à venir mais ne vous inquiétez pas le moral est quand même bon ;) !